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4.24.2014

DES JARDINS ....







.........................................Les jardins durent plus longtemps que leurs jardiniers. On se promène à Versailles, les nymphéas de Monet flottent toujours sur les étangs de Giverny. Il n'y a pas de village sans jardin, ni de grand homme loin des squares. Qu'est-ce que cela veut dire? A Babylone ils étaient suspendus, furent des merveilles du monde. L'Homme raconte qu'il naquit dans un jardin, qu'il s'y réveilla près de la première femme. Ils y goûtèrent aux fruits amers de la connaissance, ayant parlé au Diable et choisi de quitter l'enfance... Ils en furent chassés comme des malpropres par un névrosé. Il y eut d'autres jardins extraordinaires comme celui de la Dame à la licorne ou ceux de Jean de Berry dans les Très riches Heures... Les Humanistes déclinèrent du grec et du latin dans l'Hortus Quadratus des aventures de la Renaissance. Se multiplièrent les labyrinthes sous les châteaux, propices aux baisés volés. On y vécut ce que vivent les roses, on y donna de l'épée, on y récita des vers et on y soulagea les ventres fatigués ... La Nature fut ainsi amicale, habitée de nymphes et de cortèges  pour Cythère, complice des divinités et des hommes.
Les jardins d'aujourd'hui nous ressemblent, plus doués pour le spectacle que pour la méditation. On y convoque les signes de notre compréhension des choses, on s'y donne rendez-vous pour dire son amour de la planète et de la société... On les peuple parfois d'objets révolus comme si les mondes passés rassuraient davantage... Nos cruautés restent aux portes  et n'y entrent que nos bonnes parts plus un peu de drogue, de seringues et de nostalgie... Il n'est pas dit que nous sommes humbles dans les jardins, moins fous, plus charitables ou plus heureux, mais nous les aimons parce que lieux supposés d'enfance et de repos, dévoués aux corps, modèles réduits d'un agencement désirable du monde......


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